Par Stéphanie Villers, Conseillère économique, PwC France et Maghreb
L’économie marocaine a su rapidement rebondir après la pandémie. En 2021, la croissance de son PIB a enregistré une hausse de 7,9%, soit au-dessus de la région MENA (3,7% pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient) et de l’économie mondiale (6%). Ce rebond économique a permis au Royaume marocain de retrouver son niveau de richesse d’avant la crise Covid-19. Mais 2022 fut marquée par une succession de chocs d’offre, d’origine à la fois exogène (guerre en Ukraine) et interne (sécheresse), qui est venue altérer la dynamique observée.
La montée des tensions géopolitiques et les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement depuis la crise sanitaire ont débouché sur des pressions inflationnistes. La hausse de l’indice général des prix a atteint 8,3% fin 2022. S’y est ajoutée localement une vague de sécheresse historique qui a entraîné un fort recul des cultures pluviales et a mis en exergue un niveau inquiétant des réserves d’eau menaçant l’agriculture irriguée. La dégradation des conditions climatiques a poussé les prix alimentaires à la hausse. Les ménages subissent, par conséquent, une inflation brutale et quasi-inédite. Il faut en effet remonter une trentaine d’années en arrière pour retrouver une telle flambée des prix. En dépit des mesures gouvernementales, le pouvoir d’achat des Marocains a globalement reculé de 2% en 2022.
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Compte tenu de la hausse du prix des importations d’hydrocarbures et de céréales, le déficit courant s’est dégradé en 2022. Il n’a pu être compensé par les exportations de fertilisants, qui représentent 23% des exportations. A contrario, le tourisme retrouve ses niveaux d’avant pandémie et devrait assurer des recettes confortables en 2023, tout comme les revenus de transfert des Marocains résidant à l’étranger, qui ont atteint un record en 2022. Ces deux facteurs devraient ainsi permettre de limiter la détérioration du solde courant en 2023.
Au niveau des entreprises, la majorité des dirigeants marocains restent confiants dans la capacité de leur entreprise à faire face au ralentissement de l’économie mondiale et nationale, selon la CEO Survey de PwC Maroc. Ils considèrent néanmoins l’inflation comme le risque majeur pour 2023. Face aux divers chocs (sanitaire, énergétique, climatique), les autorités publiques ont mis en place des mesures de soutien pour atténuer leur impact dans les secteurs clés de l’économie (tourisme, transport, agriculture).
La croissance du PIB du Maroc réel est passée de 7,9% en 2021 à 1,2% en 2022, tandis que le déficit du compte courant s’est creusé de 2,3% à 4,1% du PIB. L’extrême volatilité de la production agricole, due à des chocs climatiques de plus en plus fréquents, explique environ la moitié de cette décélération. Les enquêtes de confiance du Haut Commissariat au Plan (HCP) montrent que le moral des ménages est en berne, passant sous les niveaux observés au plus fort de la crise sanitaire. Par ailleurs, le HCP indique que le pouvoir d’achat des ménages a baissé de 2% en 2022, avec de fortes disparités selon les catégories sociales.
Le Maroc a traversé en 2022 sa période la plus sèche depuis 30 ans. D’après la Banque mondiale, la sécheresse a entraîné au Maroc une baisse de 15,3% de la valeur ajoutée du secteur agricole. Cela s’est matérialisé par une perte de plus de 200 000 emplois en milieu rural, touchant en particulier les ménages marocains les plus modestes. Près de la moitié du ralentissement économique a été induite par un recul brutal de la production agricole. La chute de la production a atteint 67% pour les céréales.
Ainsi, les aléas climatiques constituent une source d’inquiétude grandissante et un défi incontournable pour les autorités publiques mais aussi pour le secteur privé. Selon les résultats pour le Maroc de la CEO Survey de PwC Maroc, 53% des dirigeants se sentent exposés à ce risque de volatilité pour leurs activités. Face à cette urgence climatique, le gouvernement tente d’apporter des solutions à travers le déploiement de mesures de soutien aux producteurs, l’accélération de la mise en place d’une assurance sécheresse ou encore l’abaissement des charges financières pour le secteur agricole.
% | 2020 |
2021 |
2022 (e) |
2023 (p) |
---|---|---|---|---|
Croissance PIB |
-6,5 |
7,9 |
1,2 |
4,0 |
Inflation |
0,7 |
1,3 |
6,0 |
4,5 |
Solde public |
-7,1 |
-5,9 |
-5,3 |
-5,1 |
Solde courant/PIB |
-1,2 |
-2,3 |
-4,3 |
-4 |
Dette publique/PIB |
76 |
72,4 |
74,5 |
75,5 |
Dette externe/PIB |
57 |
49,6 |
50,2 |
50,4 |
Réserves de change, Mds de USD |
35,1 |
34,3 |
32,1 |
31,6 |
e) estimation , (p) prévisions
Source : PwC
Le Maroc, compte tenu de sa dépendance aux importations de blé et de pétrole, subit les conséquences de la guerre en Ukraine. 20% de ses importations de céréales proviennent de la Russie et de l’Ukraine. 60 % des besoins céréaliers sont couverts par les importations. Plus globalement, 40% des besoins de consommation courante sont garantis par les importations.
Le Maroc fait face à une inflation importée due à la fois à la flambée des prix de l’énergie et à la pression à la hausse exercée sur les prix des produits agricoles importés. Par ailleurs, les récoltes ont localement été largement impactées par une grave vague de sécheresse en 2022 qui s’est poursuivie par un hiver particulièrement rigoureux début 2023.
Selon les chiffres du HCP, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,7% en février 2023 et de 10,1% sur un an, tiré par la flambée des prix des produits alimentaires (+20,1%). Le poids élevé de l’alimentation dans le panier moyen de consommation (38%) fragilise le budget des ménages. L'alimentaire atteint près de 50% du panier moyen de consommation des classes les plus vulnérables. Par ailleurs, s’il pénalise moins les catégories les plus aisées (20% de leur panier moyen), la forte progression des coûts de transports a pesé sur leur budget.
D’après la 27e Global CEO Survey de PwC Maroc, 62% des dirigeants au Maroc considèrent l’inflation comme une menace pour les 12 prochains mois. Face aux divers chocs (sanitaire, énergétique, climatique), les autorités marocaines ont mis en place des mesures de soutien pour atténuer leur impact dans les secteurs clés de l’économie (tourisme, transport, agriculture).
Certains secteurs ont pu tirer leur épingle du jeu en 2022. Le secteur du tourisme, qui a repris à vive allure après la pause pandémique, a enregistré une progression de ses recettes de plus de 150% sur les 10 premiers mois de l’année. On observe, par ailleurs, une poursuite soutenue de la filière automobile après son décollage enclenché en 2014. Mais ce sont les ventes de phosphates et engrais qui ont enregistré les plus fortes hausses, avec un rebond notable de 111% en 2022, surfant ainsi sur la flambée des cours mondiaux. Ces ventes ont représenté 23% des exportations marocaines.
Dans ce contexte, la Banque centrale du Maroc, Bank-Al-Maghrib (BAM), a procédé en septembre 2022 au premier relèvement de son taux directeur. L’institut monétaire l’a ensuite augmenté graduellement. En mars 2023, le taux directeur a atteint 3%. L’objectif est de permettre d’enrayer la hausse des prix, en particulier alimentaires, qui affecte les ménages les plus modestes.
La BAM a resserré sa politique monétaire à l’instar de la Banque centrale européenne (BCE), qui fait face à la même problématique de lutte contre l’inflation importée à travers la flambée des prix des matières premières. Si, aujourd’hui, la hausse des prix se diffuse sur l’ensemble des composantes de l’indice, le déclencheur a bien été l’envolée des cours de l’énergie initiée par la reprise économique après Covid-19, puis amplifiée par les conséquences de la guerre en Ukraine.
Or, une banque centrale a du mal à agir sur l’évolution des prix des biens importés. Cela explique en partie le décalage observé dans le resserrement monétaire entre la BCE et la BAM avec celui de la Federal Reserve (Fed), qui a agi dès mars 2022. Aux États-Unis, l’inflation a été générée par un mécanisme de surchauffe interne induit par les différents plans de soutien des Présidents Trump et Biden. Rappelons que, durant la pandémie et en sortie de crise Covid-19, des centaines de milliards de dollars ont été injectés dans l’économie américaine.
Mais revenons au phénomène inflationniste structurel. Si concrètement la crise énergétique a été l’impulsion palpable de la hausse de l’indice général des prix, reste que la persistance des politiques monétaires accommodantes des banques centrales occidentales depuis la crise des subprimes a créé les conditions de cette poussée inflationniste. En d’autres termes, cette hausse des prix est un phénomène qui trouve son ancrage dans un excès de création monétaire et ne peut donc uniquement se réduire à un choc d’offre déclenché par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine.
Pour autant, jusqu’à la crise Covid-19, l’expansion monétaire s’est cantonnée à la sphère financière, ce qui a débouché sur une forte valorisation des actifs et conjointement une baisse des taux d’intérêt. La mondialisation et l’entrée de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont engendré des pressions à la baisse sur les prix pendant une vingtaine d’années. Un mécanisme de quasi-blocage des prix sur le marché des biens et des services s’est alors installé, induit par le développement grandissant de la concurrence internationale.
Or, il semble que la réouverture post-pandémique de l’économie mondiale et le conflit ukrainien aient fait sauter ces digues entre les marchés financiers et la sphère réelle, laissant se déverser l’afflux de liquidité financière sur les prix des biens et des services. Les liquidités qui stagnaient jusqu’alors sur les marchés financiers ont pu se diffuser, faisant réapparaître dans la sphère réelle l’inflation monétaire qui avait pourtant disparu depuis trois décennies. Cette longue phase sans inflation a laissé se développer de nouveaux comportements et de nouvelles références de prix relatifs chez les agents économiques. Aujourd’hui, l’inflation élevée laisse apparaître de nouvelles craintes et amplifie les disparités sociales. Ce sont en effet les ménages les plus modestes qui subissent le plus frontalement l’envolée des prix dans leurs dépenses contraintes, en particulier les denrées alimentaires.
Les banques centrales sont conscientes des erreurs passées. L’excès de création monétaire est en train de montrer ses limites. Les risques induits de politiques trop expansionnistes laissent craindre l’apparition de crises de liquidité qui pourraient déboucher sur une crise de la dette. Ces menaces accélèrent la nécessité pour l’ensemble du système monétaire de juguler l’inflation. Les banques centrales doivent donc trouver le juste dosage pour ne pas compromettre durablement la croissance. Des hausses trop brutales ou trop fortes pourraient précipiter l’économie en récession.
On observe que les taux d’intérêt réels au Maroc, mais aussi en Europe et aux États-Unis, restent négatifs. Ce qui signifie que le recours à l’emprunt demeure attractif. Se pose alors la question : peut-on limiter l’inflation avec des taux réels négatifs ? La poursuite des taux réels négatifs ralentit le processus de décélération de l’activité et donc celui de baisse de l’inflation. Pour autant, les besoins en investissements productifs demeurent massifs et nécessitent des financements de grande ampleur, en particulier dans la transition écologique. Reste à trouver un compromis efficace entre la politique monétaire et la politique budgétaire pour poursuivre les objectifs fixés en matière de croissance durable et responsable.
“Les besoins en investissements productifs demeurent massifs et nécessitent des financements de grande ampleur, en particulier dans la transition écologique. Reste à trouver un compromis efficace entre la politique monétaire et la politique budgétaire pour poursuivre les objectifs fixés en matière de croissance durable et responsable.”
Le pays dispose de réserves de change confortables de plus de 32 milliards d’euros. Ces réserves représentent près de six mois d’importations. Néanmoins, les importations ont marqué en 2022 une forte progression, à près de 40%, du fait de l’envolée des cours mondiaux à la fois sur les produits énergétiques et agricoles. En effet, d’après la Banque mondiale, près de 50% de la hausse des importations s’explique par l’envolée des prix des matières énergétiques et agricoles importés. La dépréciation du dirham a par ailleurs amplifié la dégradation de la balance commerciale.
Ainsi, l’envolée du cours des hydrocarbures et des prix des céréales a dégradé le déficit courant 2022, qui n’a pu être compensé par les exportations de fertilisants (le Maroc est le cinquième exportateur mondial d’engrais). On s’attend par ailleurs à une poursuite des recettes des Marocains résidents à l’étranger, qui avaient atteint un record en 2022 à plus de 100 milliards de dirhams, ainsi qu’une forte reprise du tourisme. Ces deux composantes devraient limiter la dégradation du solde courant. Le déficit courant pourrait ainsi atteindre 4% du PIB en 2023, après 4,3% l’année précédente.
Définition :La balance courante d'un pays est la somme de sa balance commerciale (les échanges de biens et services de ce pays avec l'étranger), de sa balance des revenus (salaires, dividendes, intérêts) et de sa balance des transferts courants (transferts de fonds des travailleurs à l'étranger, contributions aux organisations internationales, etc.). |
Par ailleurs, le Maroc demeure une destination privilégiée pour les investissements directs à l’étranger (IDE). Les IDE, dont la moitié est destinée au secteur manufacturier, ont progressé de plus de 31% en 2022. Le niveau élevé des IDE démontre la confiance dont bénéficie le Maroc vis-à-vis des investisseurs étrangers et des bailleurs de fonds (UE, BERD, Banque Mondiale, FMI, etc.). Cette progression est un des premiers signes tangibles des nouvelles stratégies mises en place par les entreprises européennes qui souhaitent raccourcir les délais de livraison et sécuriser leurs approvisionnements.
Les secteurs automobile et textile constituent des marchés incontournables pour les investisseurs étrangers. À noter en particulier la progression de 35% des exportations automobiles en 2022 dans un environnement particulièrement difficile. Ce qui laisse présager une poursuite du développement de cette filière dans les années à venir.
Par ailleurs, la situation des finances publiques reste sous contrôle. Les mesures de soutien aux ménages et à certains secteurs, qui visaient notamment à maintenir des tarifs réglementés par le gaz, le blé et l’électricité, ont pesé sur les dépenses publiques. Celles-ci ont enregistré une augmentation de plus de 14% en 2022. Mais la dynamique des recettes a permis en partie de compenser cette hausse pour empêcher une trop forte dégradation du déficit public (5,3% du PIB en 2022).
La loi de finances 2023 table sur un déficit public de 4,5%. Cet objectif risque d’être entravé par le maintien d’un niveau d’investissement public soutenu (6% du PIB) dans les infrastructures, l’éducation ou encore la santé. En revanche, la dette publique, à hauteur de 70% du PIB et libellée principalement en monnaie locale (75%), n’est pas soumise au risque de chocs exogènes étant par ailleurs détenue principalement par les résidents nationaux.
Après une vague de sécheresse, le Maroc a fait face à un hiver 2023 particulièrement rigoureux. Dans ce contexte, les récoltes ont été de nouveau impactées par les conditions climatiques, obligeant le gouvernement à restreindre les exportations de certaines denrées alimentaires, telles que les tomates, oignons et pommes de terre. Ces produits sont désormais interdits à l’exportation à destination du marché ouest-africain. La mesure vise à lutter contre l’envolée des prix des produits agroalimentaires, assurer la sécurité alimentaire et stabiliser le marché intérieur.
Le Plan Maroc Vert lancé en 2008, qui avait permis de multiplier les exportations agricoles par 2,4 en une décennie, a en revanche fait pression sur les prix en ces périodes de turbulences météorologiques qui ont débouché sur des récoltes amoindries et de fortes demandes en provenance de l’étranger. Ainsi, les exportations de certains produits agricoles ont été bloquées pour limiter l’ancrage d’un effet prix néfaste sur les besoins essentiels de la population marocaine.
Plus globalement, l’économie marocaine sera en 2023 de nouveau confrontée à une activité internationale dégradée. L’Union européenne, son partenaire commerciale principal, continuera de faire face à une conjoncture défavorable. Ainsi, après une croissance en 2022 de 3,5% et de 5,2% en 2021, le PIB de la zone euro devrait enregistrer une hausse de 0,9% cette année.
Dans ce contexte, on observe une forte résilience des entreprises marocaines. En effet, selon l'édition marocaine de la Global CEO Survey de PwC, 73% des dirigeants marocains restent confiants dans la capacité de leur entreprise à faire face au ralentissement de l’économie mondiale et nationale. Nombreuses sont les entreprises au Maroc à vouloir se transformer pour trouver de nouveaux leviers de compétitivité dans un contexte où les difficultés de recrutement n’ont jamais été aussi prégnantes. La majorité des dirigeants marocains interrogés ne comptent pas réduire leurs effectifs ( 67% des réponses) ni diminuer la rémunération de leurs collaborateurs (89%). Les investissements devraient ainsi se poursuivre dans la montée en compétence des talents mais aussi dans une plus grande automatisation des processus et le déploiement du numérique.
“Dans les entreprises marocaines, les investissements devraient se poursuivre dans la montée en compétence des talents mais aussi dans une plus grande automatisation des processus et le déploiement du numérique.”
La mondialisation, qui a déclenché une plus forte externalisation vers les pays à bas coûts, a montré ses limites depuis la crise Covid-19. La trop forte dépendance des pays européens vis-à-vis de la Chine et de la Russie a coûté cher. Les pénuries et les dysfonctionnements dans les chaînes d’approvisionnement ont fait bondir les prix et rallongé les délais d’approvisionnement.
En cette phase inflationniste et de pénurie de certains produits, les entreprises européennes cherchent de plus en plus à sécuriser leurs approvisionnements. Si produire et acheter localement garantit la souveraineté économique et l’autonomie pour les produits essentiels, le coût du made in Europe restera a priori plus élevé que celui de la production dans des pays tiers. Les coûts salariaux dans l’Union européenne sont en effet nettement supérieurs à ceux des pays émergents (Europe centrale et orientale, Turquie, Afrique du Nord).
La stratégie des entreprises européennes s’ancre désormais autour d’un axe principal : limiter la dépendance vis-à-vis de pays tiers trop éloignés géographiquement mais aussi politiquement ou socialement. Cette stratégie cherche, de facto, à réduire à la fois les coûts de transports, les risques de pénurie (déclenchée par un conflit, par exemple) et les risques hors coûts (notamment en termes d’image et de réputation).
Dans ce contexte, nombreuses sont les firmes européennes à explorer les circuits courts, et à développer le near sourcing. À noter, par ailleurs, un nouveau phénomène, le friend shoring. De plus en plus d’entreprises européennes cherchent des pays qui offrent des prix attractifs et qui restent à proximité géographique mais aussi proches politiquement et socialement. Face à ces nouveaux enjeux, l’économie marocaine dispose d’avantages concurrentiels et stratégiques essentiels.